En 2005 j’utilise, comme support, des reliefs de faible épaisseur obtenus par moulage, faits de toile et de résine. La technique du moulage permet de produire plusieurs exemplaires de topographies 3D identiques. Ces reliefs sont conçus préalablement à l’aide de logiciels d’image de synthèse, l’intention première étant de faire réaliser ensuite industriellement ces moulages par des fraiseuses à commandes numériques à partir des fichiers 3D calculés sur ordinateur. Le coût élevé du fraisage, en rapport avec les dimensions importantes des formes, m’amène à renoncer à associer production industrielle et production artistique. La forme est sculptée à la main dans des blocs de béton allégé, à partir de visuels du modèle numérique. Sur les topographies moulées, j’interviens picturalement dans un champ « lié à la conduite du peintre plus qu’à sa vision du monde, à sa main plutôt qu’à son œil ». Le geste, la trace, la tache, la coulure, la griffure et toutes les autres activités instauratrices, contraintes par le relief, s’agencent en accord ou en opposition avec les accidents du terrain.