After- Paul virilio, Arsenal La Rochelle 2011

Présentée au 25ème salon des Arts Plastiques deLa Rochelle (7-22 mai 2011) à l’invitation des organisateurs, AFTER-Paul Virilio représente la topographie commune à la série AFTER. Dans le percement de la toile est inclus un écran TV. (voir schéma ci-dessus)

La texture épaisse, en saillie de la peinture contraste avec le « creux » de l’image vidéo. La topographie peinte simule vallons et reliefs sur lesquels porte ombre le « creux » de l’image numérique animée et sonorisée.

Le dispositif est interactif ; une webcam, par un trou imperceptible pratiqué dans la toile, informe un programme de détection de mouvements.

Sans présence devant la toile l’animation est active. Dès qu’un observateur vient  s’immobiliser devant la toile, l’animation se fige pour reprendre vie lorsque ce dernier s’éloigne. La réactivité peut être modifiée par les mouvements de plusieurs personnes.

Ce qui frappe, esthétiquement, c’est d’abord la forte prégnance de la peinture par sa matière épaisse et colorée, couvrant une vaste surface. Très vite cependant l’image de lumière émise de l’écran TV, bien que réduite en luminance et en taille, prend le pas sur la perception de la matière.

Laissons à chacun la liberté de goûter ou non cette tension qui s’établit entre le concret et le virtuel, d’interpréter ou non, comme métaphore, ce dispositif associant la fixité du pictural à l’activité de l’image lumière.

Nous retrouvons cependant dans cette construction une part de la structure de la toile AFTER Merleau-Ponty. Le creux du miroir portant paradoxalement ombre sur la surface (celle de la toile) physiquement en amont mais aussi sur un espace représenté symboliquement plus éloigné que le plan du miroir ; ce « creusement » donc est ici opéré par l’image numérique sur l’écran TV. Une autre inspiration nous semble confirmée par le titre AFTER Paul Virilio. Dans « l’art à perte de vue« , Virilio nous invite à choisir entre « art-lumière en route vers le devenir musique de l’image télévisée » et « art-matière de la plastique ». Michel Gardes attire t-il notre attention, à l’aide de moyens purement plastiques, sur ce choix « entre la dynamique et sa panique, la mise en transe des foules subjuguées ou la statique et la résistance des matériaux », enjeu démocratique (selon PV) physiquement lié dans cette toile interactive à notre comportement ? pourquoi pas ?

                                                                                                                 F.M.

 

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animation interactive associée à la toile peinte, 2011

 

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